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Le Geste Perdu
29 août 2013

Le Coeur Aimant


Il s’introduit par la fenêtre, le cœur aimant, dépose son cadeau à côté de l’évier.  Là où je passe du temps  à nettoyer les salissures des repas, jour après jour, à l’infini…  Il s’introduit dans la maison comme un chasseur fier de son talent, et les cadeaux affluent entre les mains de son aimée.  Une, deux , trois, quatre souris pour fêter le retour des caresses.  Mon lumbago s’en est allé…

L’œil humide, je me souviens.


Lila1aa

 

 

L’oreille sourde 

Te souviens-tu, mon cœur ?
Sur le vieux fauteuil, tu restais là, assis. Tu l’attendais.  A l’abri du balcon, tu demeurais, figé dans un entêtement dont toi seul as le secret.   L’oreille sourde aux appels des voisins.  Ils te disaient : « Viens !  Ne reste pas là.  Elle ne reviendra plus.  Elle est partie au ciel.  Ne l’attends pas. »  Mais toi, tu ne voulais pas les croire.  Tu attendais, imperturbable, le bruit rouillé de la clé dans la serrure, son petit pas qui trottine, ses mots joyeux qui t’accueillaient : « Tiens !  Te voilà ! »  

Bien sûr, elle n’était pas ta maîtresse.  Elle disait : «  Je suis  ta marraine. »  Elle t’accueillait les bras ouverts quand le soir, ta maîtresse te fermait sa porte.  Quand le vent soufflait tel le zéphyr ou la froide bise.  Et que dehors, jusqu’au petit matin, tu demeurais…. pour ne pas déclencher le système d’alarme – cette machine anti-chats…  Elle t’offrait sa demeure, son bon sourire, un lit douillet.  La nourriture ne manquait pas.  C’était un temps heureux.

Assis sur le vieux fauteuil, là, où elle se reposait l’après-midi, tu l’attendais.  Le dos raide comme une planche, immuable dans l’entêtement.  Jour après jour…

Te souviens-tu mon cœur ?
Je t’ai appelé.   La voix tremblante dans l’émotion.  « Elle ne reviendra plus, tu sais.  Je comprends ton chagrin.  Ne reste pas là, tout seul… »  Tu m’as regardé longuement.  Tu as jeté un dernier regard vers le balcon.  Comme pour lui dire adieu.  Puis tu t’es avancé. A petits pas timides.  Jusqu’à l’escalier. Tu es entré dans ma maison…  

Tout doucement, nous nous sommes apprivoisés.

 

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Commentaires
I
Ton texte me met les larmes aux yeux tant il est vrai, délicat, sensible. Vous vous êtes apprivoisés, quel bonheur! Quelle douceur pour chacun de vous. Merci pour ce récit où se mêlent l'observation, l'émotion et la justesse jusque dans les détails. <br /> <br /> <br /> <br /> Lorraine
Le Geste Perdu
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Le Geste Perdu
  • Soulevant les raclures, ma plume fouille l'imaginaire ici et là, à la recherche du geste d'écriture, perdu quelque part. Sur ce blog, vous trouverez un petit journal, des cartes postales imaginaires, des acrostiches et plus peut-être...
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